"La peine se doit d’assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l’équilibre social", avait déclaré l’avocat général dans son réquisitoire, estimant que la peine de Dahbia Benkired devait être "à la hauteur de l’extrême gravité" des trois crimes commis, "de la souffrance qu’ils ont engendrée chez les victimes comme sa famille" et "de leur cruauté". En prononçant la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, la justice a infligé à Dahbia Benkired la peine la plus élevée prévue par le Code pénal français. Une peine qui n’avait, à ce jour, jamais été prononcée contre une femme. Par le passé, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible n'a été prononcée que cinq fois en France depuis sa création en 1994 : quatre fois pour des pédocriminels ayant tué des mineurs, à l'instar de Michel Fourniret, et une fois pour le terroriste Salah Abdeslam, seul membre encore vivant du commando des attentats du 13 novembre 2015.
Qu'est-ce que la perpétuité, ou sûreté incompressible ?
La perpétuité, ou sûreté incompressible, est aussi communément appelée "perpétuité réelle" car elle ne permet pas d’aménagement de peine. C’est-à-dire que les années de détention prononcées lors du jugement ne peuvent pas être réduites ou aménagées comme le prévoit le droit français pour des peines classiques. Toutefois, la loi prévoit qu’au bout de trente ans de détention, la personne condamnée puisse demander la réévaluation de sa peine, et une éventuelle sortie de prison. Néanmoins, cette décision ne peut être prise que sur avis d’une commission composée de cinq magistrats de la Cour de cassation, après avoir consulté les victimes et à condition qu’elle ne cause pas de trouble grave à l’ordre public.
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