Le regard du chirurgien glissa sur les blessures. Des hématomes anciens, des fractures consolidées, des brûlures symétriques aux poignets, des cicatrices nettes sur l’abdomen — rien qui puisse s’expliquer par une chute. C’étaient les stigmates d’un calvaire. Les traces d’une torture.
— Au bloc ! ordonna-t-il sèchement. Laparotomie, bilan sanguin, réanimation en alerte !
— Qui l’a amenée ? demanda-t-il sans lever les yeux.
— Son mari, répondit l’infirmière. Il dit qu’elle est tombée dans l’escalier.
Sokolov étouffa un ricanement amer. Les escaliers n’écrivent pas de telles histoires sur un corps.
Une demi-heure plus tard, la femme était sur la table d’opération. Et au milieu du sang et des organes déchirés, Sokolov découvrit l’impensable : des marques gravées dans la chair, des inscriptions brûlées ou incisées, comme si l’on avait voulu effacer son identité pour la remplacer par un sceau d’horreur.
— Marina, dit-il doucement. Une fois fini, son mari ne bouge pas d’ici. Et préviens discrètement la police.
L’opération dura encore une heure. Finalement, le cœur de la femme se stabilisa. La vie l’avait emporté. Mais son âme restait enchaînée.
À peine sorti, Sokolov se retrouva face à un jeune policier. Peu après arriva le capitaine Lebedev. Les faits rapportés par le chirurgien ne laissaient pas de doute : ce n’était pas un accident, mais des sévices répétés.
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